Dubaï[2] ou Doubaï, en arabe دبي, Dubayy, est à la fois une ville et un émirat des Émirats arabes unis. Ses habitants s'appellent les Dubaiotes. Fondés au XVIIIe siècle, l'émirat et la ville prennent de l'importance en participant à la création des États de la Trêve (Trucial States en anglais) en 1853 puis des Émirats arabes unis actuels en 1971 dont l'émir de Dubaï assure la vice-présidence.
Avec 3 885 km2, c'est le deuxième émirat en termes de superficie après Abou Dabi. Ouvert sur le golfe Persique et situé entre les émirats de Sharjah au nord et à l'est et d'Abou Dabi au sud, la majeure partie du territoire est occupée par le désert du Rub al-Khali. La petite enclave de Hatta est sise dans les montagnes sur la frontière avec le sultanat d'Oman.
Bien que n'étant ni la capitale des Émirats arabes unis, ni l'émirat le plus grand ou le plus peuplé, Dubaï est le plus connu des sept émirats qui composent la fédération. Cette renommée est due à la médiatisation des projets touristiques comme l'hôtel Burj-Al-Arab, le plus luxueux et le plus « étoilé » du monde, au gigantisme des projets immobiliers comme le Palm Islands, presqu'ile artificielle en forme de palme, The World, archipel artificiel qui reproduit la carte du monde, la Dubaï Marina à l'architecture particulière et démesurée, sans oublier l'immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa. Ces projets, revendiqués par le gouvernement, sont présentés comme étant un moyen de devenir d'ici quelques années la première destination mondiale du tourisme de luxe et de devenir l'un des pôles mondiaux du tourisme familial, d'affaires, commercial, etc.
Histoire [modifier]
Article détaillé : Histoire des Émirats arabes unis.
La première mention de la ville de Dubaï remonte à 1799. La tribu bédouine des Bani Yas avec à leur tête Al Abu Falasa fuit alors les Wahhabites du Nejd qui étendaient leur territoire. Une communauté de pêcheurs, notamment de perles, s'installe alors à l'emplacement actuel du port de Dubaï. Connus sous le nom de « Côte des Pirates », Dubaï et les émirats voisins signent un traité de paix (le General Maritime Treaty) le 8 janvier 1820 avec le Royaume-Uni. Alors dépendante d'Abou Dabi, la ville et l'émirat de Dubaï sont fondés en 1833 lorsque la dynastie Al-Maktoum se sépare des Bani Yas et s'empare « sans résistance » du site de la ville de Dubaï. Une rivalité s'instaure alors entre les émirats de Dubaï et d'Abou Dabi. Une tentative de prise de Dubaï par les pirates Qawasim avorta.
En 1835, Dubaï et les autres États de la Côte des Pirates signèrent une trêve maritime avec le Royaume-Uni et une « Trêve maritime perpétuelle » en 1853, ce qui fit rebaptiser la région « États de la Trêve » (Trucial States en anglais). En 1892, Dubaï se place sous la protection (officieusement un protectorat) du Royaume-Uni par un accord d'exclusivité ce qui chasse l'influence ottomane de la région. Le protectorat est un temps rattaché au Raj britannique avant d'en être séparé.
Contrairement à leurs voisins, les dirigeants de Dubaï encouragèrent le commerce et de nombreux marchands étrangers, venant principalement d'Inde, s'installèrent dans la ville, qui resta principalement connue pour ses exportations de perles jusque dans les années 1930.
Après la dévaluation de la roupie du Golfe en 1966, Dubaï se joint au Qatar pour établir une nouvelle unité monétaire, le riyal de Qatar et Dubaï. Du pétrole est découvert dans le golfe Persique à 120 kilomètres de la côte, suite à quoi l'émirat attribue des concessions pétrolières.
Avec cinq autres émirats, Dubaï accède à l'indépendance avec la création des Émirats arabes unis le 2 décembre 1971. Ils seront rejoints l'année suivante par l'émirat de Ras el Khaïmah et en 1973 la fédération adopte le dirham des Émirats arabes unis comme monnaie commune. Officieusement, le poste de vice-président est réservé à l'émir de Dubaï qui est élu au sein du Conseil suprême composé des sept émirs de la fédération.
Depuis quelques années et avec la prise de conscience de la part du gouvernement de l'extrême dépendance de l'économie des émirats vis-à-vis des énergies fossiles, Dubaï reconvertit son économie vers les nouvelles technologies et le commerce mais surtout vers le tourisme, principalement de luxe, à coup de grands travaux et de projets démesurés. En 2006, le pétrole représentait moins de 10% du PIB : il comptait pour 30% en 2003 et 45% à la fin des années 1980.
Géographie [modifier]
Article détaillé : Géographie des Émirats arabes unis.
Carte de l'émirat de Dubaï
La Sheikh Zayed Road
L'émirat de Dubaï est, avec 3 885 km2 et 1 674 300 habitants, le second émirat des Émirats arabes unis en termes de superficie et de population.
Son territoire se situe principalement sur la côte du golfe Persique, entre les émirats d'Abou Dabi (au Sud) et de Charjah (au nord et à l'est). L'émirat possède aussi l'enclave de Hatta dans les montagnes à l'Est du pays et qui a une frontière avec Oman et les émirats de Ras el Khaïmah et d'Ajman. En majorité occupé par le désert du Rub al-Khali, Dubaï possède peu d'atouts hormis des gisements de pétrole et de gaz naturel.
La ville de Dubaï est le premier port et la première ville des Émirats arabes unis. Elle fut créée dans une boucle du bras de mer qui s'insinue dans le désert et qui constitue un port naturel (Khor Dubaï). Le centre-ville, qui garde un caractère arabe, est constitué de petits immeubles et de ruelles étroites. Les nouveaux quartiers s'étalent quant à eux dans le désert et le long de la côte au nord et au sud, constituant avec les quartiers de Jebel Ali, Umm Suqueim, Barsha, Jumeirah, Bur Dubaï, Deira, les villes de Charjah et Ajman une agglomération de 2 033 787 habitants en 2006. Ces nouveaux quartiers, créés de toute pièce, sont constitués d'immeubles, de résidences et de maisons individuelles. Ils s'organisent au sud de part et d'autre de la Sheikh Zayed Road, la plus grande artère des Émirats arabes unis et futur centre urbain de l'agglomération. Bordée de gratte-ciels (573 dans l'émirat), elle permet de relier les zones résidentielles au complexes touristiques construits ou en construction qui se trouvent au Sud de la ville : Palm Islands, The World, Dubaï Waterfront, Ski Dubaï, Dubaï Marina, Dubai Mall, l'hôtel Burj-Al-Arab, la Burj Khalifa, Dubaïland, etc.
Le port de Jebel Ali (ou Mina Jabal Ali) se situe dans le sud de l'émirat. Avec la proximité de l'agglomération de Dubaï et la construction de Palm Islands, de Dubaï Waterfront et de Dubaï Marina, sa physionomie est en train d'être totalement bouleversée.
La construction de Palm Jumeirah, une île balnéaire artificielle de Dubaï, a couté plus de 11 milliards d'euros. Les travaux ont débuté en 2001 et pourraient s'achever en 2013.
Climat [modifier]
Le climat à Dubaï est subtropical aride. Le ciel y est bleu en permanence hiver comme été. Le mois le plus froid est janvier où il fait entre 12 et 25 °C et il pleut quelquefois. On atteint fréquemment les 30 degrés à partir de la mi-février. A la mi-mars, les températures deviennent caniculaires et pendant les mois d'été, la température peut atteindre 50 degrés avec un taux d'humidité important. (néanmoins les précipitations sont nulles pendant ces mois-là).
Politique [modifier]
Article détaillé : Politique des Émirats arabes unis.
L'émir actuel est Mohammad ben Rached Al-Maktoum depuis le 4 janvier 2006 suite à la mort de son frère Maktoum ben Rached Al-Maktoum. Membre du Conseil Suprême, il est également le premier ministre des Émirats arabes unis.
Comme dans les autres émirats, c'est la charia qui est en vigueur à Dubaï. Le droit civil et pénal, ainsi que les coutumes sont donc régis par la tradition musulmane.
L'émirat de Dubaï est divisé en neuf secteurs (cinq urbains, trois ruraux et Jebel Ali) eux-mêmes divisés en 132 « communautés » de tailles variables et délimitées par les artères principales.
Démographie [modifier]
Article détaillé : Démographie des Émirats arabes unis.
La ville de Dubaï vue d'avion
Année
Population
18221
1 200 [3]
19001
10 000 [4]
19301
20 000 [5]
19401
38 000 [3]
19541
20 000 [3]
19601
40 000 [6]
1968
58 971 [7]
1975
183 000 [8]
1985
370 800 [9]
1995
674 000 [9]
2005
1 204 000
1 Le premier recensement a eu lieu en 1968. Les chiffres antérieurs sont des estimations provenant de différentes sources.
La ville de Dubaï connaît une importante expansion démographique depuis quelques années : la population était de 265 702 habitants en 1980, 669 181 en 1995, un million en 2004, 1 182 439 en 2006 et il est prévu qu'elle atteigne 1,4 million en 2011, ce qui fait de Dubaï la ville la plus peuplée des Émirats arabes unis.
Mais la grande majorité de la population (65 % de la population totale en 2002, 700 000 travailleurs émigrés en 2007 [10] dont environ dix mille Français) n'est pas dubaïote ni même émirati mais est formée de travailleurs immigrés (65 % des habitants de l'émirat sont indiens ou pakistanais): la politique de grands travaux nécessitant une forte main-d'œuvre, le gouvernement fait appel à des étrangers venant principalement des autres pays arabes, du sous-continent Indien et d'Asie du Sud-Est. De nombreux hommes d'affaires occidentaux viennent temporairement dans l'émirat pour y travailler dans les filiales de leurs multinationales. Ils sont environ cent mille.
La quasi impossibilité pour un étranger d'obtenir la nationalité émiratie et de s'installer définitivement dans le pays crée une forte fracture sociale entre les émiratis et certains travailleurs immigrés venant des pays en voie de développement : une minorité se partage ainsi les richesses et a un niveau de vie qui dépasse celui de nombreux pays riches alors que la majorité travaille dans de rudes conditions, vit très modestement et est sous-payée (bien que le salaire soit largement supérieur à ce qu'ils toucheraient dans leur pays d'origine). Les accidents mortels sont fréquents[11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] sur les chantiers de construction où le personnel travaille sans réelles mesures de sécurité et en plein soleil.
La langue officielle est l'arabe. Mais à cause de la forte proportion d'étrangers l'anglais, l'hindî, le malayalam, le persan, l'ourdou et le tagalog sont utilisés pour les affaires et par les étrangers entre eux.
La religion la plus représentée est l'islam, en majorité sunnite. Il existe des communautés chrétiennes, hindoues et sikhs. Dubaï est le seul émirat qui possède un temple hindou et un temple sikh. Depuis 2001, des églises catholiques, orthodoxes et des temples protestants peuvent être construits à Jebel Ali grâce à l'attribution de parcelles par le gouvernement. Même si aucun des rites autres que musulman n'est subventionné par le gouvernement, la liberté de culte est assurée et il est permis aux différentes congrégations religieuses de percevoir des dons, des soutiens financiers venant de l'étranger, de faire des publications dans la presse, etc.
Économie [modifier]
Article détaillé : Économie des Émirats arabes unis.
Les Emirates Towers
Jusque dans les années 1950, l'économie de Dubaï était basée sur le commerce et notamment l'exportation des perles. Avec la découverte et l'exploitation du pétrole et du gaz naturel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Dubaï bénéficie de la rente de l'or noir et abandonne quasiment tout autre activité.
Avec la récente baisse des exportations de pétrole et de gaz naturel et l'épuisement des réserves prévu d'ici quelques décennies, Dubaï se lance dans une diversification de son économie en faveur des nouvelles technologies, du commerce et du tourisme de luxe, commercial, d'affaire, etc. Ainsi, l'émirat prévoit de devenir le premier centre mondial du tourisme de luxe et un des premiers pays touristiques du monde d'ici quelques années. Déjà, l'exportation du pétrole ne représente plus que 5% du PIB de l'émirat, le reste étant assuré par les rentrées fiscales des entreprises grâce à la Jebel Ali Free Zone et, de plus en plus, le tourisme.
Ce virage est accompagné d'une politique de grands travaux afin de créer les infrastructures d'accueil (aéroports, marinas, hôtels, palaces, etc), de transport (autoroutes, métro, etc) et de loisir (parcs d'attractions à thème et aquatiques, centre commerciaux, etc) pour les futurs visiteurs.
Depuis 2002, les étrangers peuvent accéder à la propriété des bâtiments (et non de la terre) pour des baux de 99 ans. Cette loi permet aux non-émiratis fortunés d'acheter des résidences ou des appartements dans les nombreux projets immobiliers.
En 2008 et 2009, Dubaï fut particulièrement touchée par la crise économique internationale. C'est ainsi que l'émirat, ne pouvant honorer ses engagements financiers, a été contraint de demander le rééchelonnement de la dette de ses deux groupes phares le conglomérat Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel afin d'éviter leur mise en faillite et l'effondrement total de Dubaï.
Développement des infrastructures de transport [modifier]
Aérogare de l'aéroport international de Dubaï
Abra (bateau-taxi) et le Khor Dubaï devant la vieille ville
Dubaï s'est doté d'infrastructures de transport à la mesure de son développement économique et démographique.
L'Aéroport international de Dubaï sert de plate-forme de correspondance à la compagnie aérienne Emirates. Il aura une capacité d'accueil de 70 millions de passagers en 2007. À terme, jusqu'à vingt-six Airbus A380 pourront être reliés en même temps au terminal. L'atterrissage d'un Airbus A340 est facturé 1 274 euros. Le kérosène coûte 10 % moins cher qu'ailleurs. Un second aéroport international, le Al Maktoum International Airport, est en construction au sud de Jebel Ali.
Les infrastructures portuaires de Dubaï se sont largement développées ces dernières années. Dubaï occupait, en 2004, la dixième place des ports à conteneurs, derrière ceux de Los Angeles et d'Hambourg. La ville compte différents ports, le port de Jebel Ali, le port Rashid et le Creek Port. Les deux premiers sont de grands ports qui accueillent des navires de gros tonnage et le dernier qui est plus traditionnel, abrite les bateaux de transport en bois, les dhows, et est consacré au commerce avec l'Iran et les autres pays du golfe Persique.
Le réseau routier est constitué de larges avenues et autoroutes, dont la Sheikh Zayed Road est l'exemple le plus connu. Ce réseau crée un maillage reliant les différentes zones résidentielles, de travail et touristiques de l'agglomération de Dubaï. Il arrive à saturation, de même que le réseau de bus constitué de 59 lignes et emprunté par 200 000 passagers chaque semaine. Afin de permettre la traversée du Khor Dubaï, le tunnel routier sous-marin de Shindanaga a été construit en bord de mer. Dubaï a aussi la réputation d'être la ville des pays riches qui compte le plus d'accidents et de morts sur les routes. On estime qu'il y a un accident toutes les trois minutes à Dubaï, ce qui contribue à l'engorgement du réseau routier. Pour financer les infrastructures routières, un télépéage, le salik, a été mis en place au 1er juillet 2007.
Pour pallier la saturation routière, deux lignes de métro sont actuellement en construction et devraient ouvrir partiellement en 2009 et en totalité en 2012. La ligne verte en forme de « U » autour du Khor Dubaï reliera Deira et Bur Dubaï au centre ville tandis que la ligne rouge reliera Jebel Ali au Dubaï International Airport. Ces deux lignes mesureront 70 kilomètres et compteront 43 stations (33 souterraines et dix en surface). Récemment, la construction d'une autre ligne de 47 kilomètres (bleue) a été annoncée. Elle devrait relier le nouvel aéroport en construction (le Dubaï World Central International Airport) à Jebel Ali. Pour compléter le réseau de métro, il est envisagé de construire sept monorails afin de le connecter à différents sites comme Dubaïland, Jumeirah Palm, etc.
Les taxis sont très nombreux à Dubaï et on en trouve partout. Ils constituent le moyen de transport non personnel le plus utilisé par les Emiratis.
Le transport maritime est représenté à Dubaï par des bateaux-navettes en bois (les abras) qui traversent le Khor Dubaï en dix minutes et permettent de relier facilement Deira à Bur Dubaï.
La sixième traversée du Khor Dubaï, un pont de 12 voies de circulation[20] (2x6 voies), de 1,7 km de longueur, 205 m de hauteur et d'une largeur de 64 m est en cours de construction (en mars 2008). Ce pont, le plus grand du monde, désenclavera la région d’Al Jaddaf. Le travaux dureront quatre ans pour un montant estimé à 817 millions de dollars (556 millions d’euros).
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