lundi 25 janvier 2010

Dubaï

Dubaï[2] ou Doubaï, en arabe دبي, Dubayy, est à la fois une ville et un émirat des Émirats arabes unis. Ses habitants s'appellent les Dubaiotes. Fondés au XVIIIe siècle, l'émirat et la ville prennent de l'importance en participant à la création des États de la Trêve (Trucial States en anglais) en 1853 puis des Émirats arabes unis actuels en 1971 dont l'émir de Dubaï assure la vice-présidence.
Avec 3 885 km2, c'est le deuxième émirat en termes de superficie après Abou Dabi. Ouvert sur le golfe Persique et situé entre les émirats de Sharjah au nord et à l'est et d'Abou Dabi au sud, la majeure partie du territoire est occupée par le désert du Rub al-Khali. La petite enclave de Hatta est sise dans les montagnes sur la frontière avec le sultanat d'Oman.
Bien que n'étant ni la capitale des Émirats arabes unis, ni l'émirat le plus grand ou le plus peuplé, Dubaï est le plus connu des sept émirats qui composent la fédération. Cette renommée est due à la médiatisation des projets touristiques comme l'hôtel Burj-Al-Arab, le plus luxueux et le plus « étoilé » du monde, au gigantisme des projets immobiliers comme le Palm Islands, presqu'ile artificielle en forme de palme, The World, archipel artificiel qui reproduit la carte du monde, la Dubaï Marina à l'architecture particulière et démesurée, sans oublier l'immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa. Ces projets, revendiqués par le gouvernement, sont présentés comme étant un moyen de devenir d'ici quelques années la première destination mondiale du tourisme de luxe et de devenir l'un des pôles mondiaux du tourisme familial, d'affaires, commercial, etc.
Histoire [modifier]
Article détaillé : Histoire des Émirats arabes unis.
La première mention de la ville de Dubaï remonte à 1799. La tribu bédouine des Bani Yas avec à leur tête Al Abu Falasa fuit alors les Wahhabites du Nejd qui étendaient leur territoire. Une communauté de pêcheurs, notamment de perles, s'installe alors à l'emplacement actuel du port de Dubaï. Connus sous le nom de « Côte des Pirates », Dubaï et les émirats voisins signent un traité de paix (le General Maritime Treaty) le 8 janvier 1820 avec le Royaume-Uni. Alors dépendante d'Abou Dabi, la ville et l'émirat de Dubaï sont fondés en 1833 lorsque la dynastie Al-Maktoum se sépare des Bani Yas et s'empare « sans résistance » du site de la ville de Dubaï. Une rivalité s'instaure alors entre les émirats de Dubaï et d'Abou Dabi. Une tentative de prise de Dubaï par les pirates Qawasim avorta.
En 1835, Dubaï et les autres États de la Côte des Pirates signèrent une trêve maritime avec le Royaume-Uni et une « Trêve maritime perpétuelle » en 1853, ce qui fit rebaptiser la région « États de la Trêve » (Trucial States en anglais). En 1892, Dubaï se place sous la protection (officieusement un protectorat) du Royaume-Uni par un accord d'exclusivité ce qui chasse l'influence ottomane de la région. Le protectorat est un temps rattaché au Raj britannique avant d'en être séparé.
Contrairement à leurs voisins, les dirigeants de Dubaï encouragèrent le commerce et de nombreux marchands étrangers, venant principalement d'Inde, s'installèrent dans la ville, qui resta principalement connue pour ses exportations de perles jusque dans les années 1930.
Après la dévaluation de la roupie du Golfe en 1966, Dubaï se joint au Qatar pour établir une nouvelle unité monétaire, le riyal de Qatar et Dubaï. Du pétrole est découvert dans le golfe Persique à 120 kilomètres de la côte, suite à quoi l'émirat attribue des concessions pétrolières.
Avec cinq autres émirats, Dubaï accède à l'indépendance avec la création des Émirats arabes unis le 2 décembre 1971. Ils seront rejoints l'année suivante par l'émirat de Ras el Khaïmah et en 1973 la fédération adopte le dirham des Émirats arabes unis comme monnaie commune. Officieusement, le poste de vice-président est réservé à l'émir de Dubaï qui est élu au sein du Conseil suprême composé des sept émirs de la fédération.
Depuis quelques années et avec la prise de conscience de la part du gouvernement de l'extrême dépendance de l'économie des émirats vis-à-vis des énergies fossiles, Dubaï reconvertit son économie vers les nouvelles technologies et le commerce mais surtout vers le tourisme, principalement de luxe, à coup de grands travaux et de projets démesurés. En 2006, le pétrole représentait moins de 10% du PIB : il comptait pour 30% en 2003 et 45% à la fin des années 1980.
Géographie [modifier]
Article détaillé : Géographie des Émirats arabes unis.

Carte de l'émirat de Dubaï

La Sheikh Zayed Road
L'émirat de Dubaï est, avec 3 885 km2 et 1 674 300 habitants, le second émirat des Émirats arabes unis en termes de superficie et de population.
Son territoire se situe principalement sur la côte du golfe Persique, entre les émirats d'Abou Dabi (au Sud) et de Charjah (au nord et à l'est). L'émirat possède aussi l'enclave de Hatta dans les montagnes à l'Est du pays et qui a une frontière avec Oman et les émirats de Ras el Khaïmah et d'Ajman. En majorité occupé par le désert du Rub al-Khali, Dubaï possède peu d'atouts hormis des gisements de pétrole et de gaz naturel.
La ville de Dubaï est le premier port et la première ville des Émirats arabes unis. Elle fut créée dans une boucle du bras de mer qui s'insinue dans le désert et qui constitue un port naturel (Khor Dubaï). Le centre-ville, qui garde un caractère arabe, est constitué de petits immeubles et de ruelles étroites. Les nouveaux quartiers s'étalent quant à eux dans le désert et le long de la côte au nord et au sud, constituant avec les quartiers de Jebel Ali, Umm Suqueim, Barsha, Jumeirah, Bur Dubaï, Deira, les villes de Charjah et Ajman une agglomération de 2 033 787 habitants en 2006. Ces nouveaux quartiers, créés de toute pièce, sont constitués d'immeubles, de résidences et de maisons individuelles. Ils s'organisent au sud de part et d'autre de la Sheikh Zayed Road, la plus grande artère des Émirats arabes unis et futur centre urbain de l'agglomération. Bordée de gratte-ciels (573 dans l'émirat), elle permet de relier les zones résidentielles au complexes touristiques construits ou en construction qui se trouvent au Sud de la ville : Palm Islands, The World, Dubaï Waterfront, Ski Dubaï, Dubaï Marina, Dubai Mall, l'hôtel Burj-Al-Arab, la Burj Khalifa, Dubaïland, etc.
Le port de Jebel Ali (ou Mina Jabal Ali) se situe dans le sud de l'émirat. Avec la proximité de l'agglomération de Dubaï et la construction de Palm Islands, de Dubaï Waterfront et de Dubaï Marina, sa physionomie est en train d'être totalement bouleversée.
La construction de Palm Jumeirah, une île balnéaire artificielle de Dubaï, a couté plus de 11 milliards d'euros. Les travaux ont débuté en 2001 et pourraient s'achever en 2013.
Climat [modifier]
Le climat à Dubaï est subtropical aride. Le ciel y est bleu en permanence hiver comme été. Le mois le plus froid est janvier où il fait entre 12 et 25 °C et il pleut quelquefois. On atteint fréquemment les 30 degrés à partir de la mi-février. A la mi-mars, les températures deviennent caniculaires et pendant les mois d'été, la température peut atteindre 50 degrés avec un taux d'humidité important. (néanmoins les précipitations sont nulles pendant ces mois-là).
Politique [modifier]
Article détaillé : Politique des Émirats arabes unis.
L'émir actuel est Mohammad ben Rached Al-Maktoum depuis le 4 janvier 2006 suite à la mort de son frère Maktoum ben Rached Al-Maktoum. Membre du Conseil Suprême, il est également le premier ministre des Émirats arabes unis.
Comme dans les autres émirats, c'est la charia qui est en vigueur à Dubaï. Le droit civil et pénal, ainsi que les coutumes sont donc régis par la tradition musulmane.
L'émirat de Dubaï est divisé en neuf secteurs (cinq urbains, trois ruraux et Jebel Ali) eux-mêmes divisés en 132 « communautés » de tailles variables et délimitées par les artères principales.
Démographie [modifier]
Article détaillé : Démographie des Émirats arabes unis.

La ville de Dubaï vue d'avion
Année
Population
18221
1 200 [3]
19001
10 000 [4]
19301
20 000 [5]
19401
38 000 [3]
19541
20 000 [3]
19601
40 000 [6]
1968
58 971 [7]
1975
183 000 [8]
1985
370 800 [9]
1995
674 000 [9]
2005
1 204 000
1 Le premier recensement a eu lieu en 1968. Les chiffres antérieurs sont des estimations provenant de différentes sources.
La ville de Dubaï connaît une importante expansion démographique depuis quelques années : la population était de 265 702 habitants en 1980, 669 181 en 1995, un million en 2004, 1 182 439 en 2006 et il est prévu qu'elle atteigne 1,4 million en 2011, ce qui fait de Dubaï la ville la plus peuplée des Émirats arabes unis.
Mais la grande majorité de la population (65 % de la population totale en 2002, 700 000 travailleurs émigrés en 2007 [10] dont environ dix mille Français) n'est pas dubaïote ni même émirati mais est formée de travailleurs immigrés (65 % des habitants de l'émirat sont indiens ou pakistanais): la politique de grands travaux nécessitant une forte main-d'œuvre, le gouvernement fait appel à des étrangers venant principalement des autres pays arabes, du sous-continent Indien et d'Asie du Sud-Est. De nombreux hommes d'affaires occidentaux viennent temporairement dans l'émirat pour y travailler dans les filiales de leurs multinationales. Ils sont environ cent mille.
La quasi impossibilité pour un étranger d'obtenir la nationalité émiratie et de s'installer définitivement dans le pays crée une forte fracture sociale entre les émiratis et certains travailleurs immigrés venant des pays en voie de développement : une minorité se partage ainsi les richesses et a un niveau de vie qui dépasse celui de nombreux pays riches alors que la majorité travaille dans de rudes conditions, vit très modestement et est sous-payée (bien que le salaire soit largement supérieur à ce qu'ils toucheraient dans leur pays d'origine). Les accidents mortels sont fréquents[11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] sur les chantiers de construction où le personnel travaille sans réelles mesures de sécurité et en plein soleil.
La langue officielle est l'arabe. Mais à cause de la forte proportion d'étrangers l'anglais, l'hindî, le malayalam, le persan, l'ourdou et le tagalog sont utilisés pour les affaires et par les étrangers entre eux.
La religion la plus représentée est l'islam, en majorité sunnite. Il existe des communautés chrétiennes, hindoues et sikhs. Dubaï est le seul émirat qui possède un temple hindou et un temple sikh. Depuis 2001, des églises catholiques, orthodoxes et des temples protestants peuvent être construits à Jebel Ali grâce à l'attribution de parcelles par le gouvernement. Même si aucun des rites autres que musulman n'est subventionné par le gouvernement, la liberté de culte est assurée et il est permis aux différentes congrégations religieuses de percevoir des dons, des soutiens financiers venant de l'étranger, de faire des publications dans la presse, etc.
Économie [modifier]
Article détaillé : Économie des Émirats arabes unis.

Les Emirates Towers
Jusque dans les années 1950, l'économie de Dubaï était basée sur le commerce et notamment l'exportation des perles. Avec la découverte et l'exploitation du pétrole et du gaz naturel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Dubaï bénéficie de la rente de l'or noir et abandonne quasiment tout autre activité.
Avec la récente baisse des exportations de pétrole et de gaz naturel et l'épuisement des réserves prévu d'ici quelques décennies, Dubaï se lance dans une diversification de son économie en faveur des nouvelles technologies, du commerce et du tourisme de luxe, commercial, d'affaire, etc. Ainsi, l'émirat prévoit de devenir le premier centre mondial du tourisme de luxe et un des premiers pays touristiques du monde d'ici quelques années. Déjà, l'exportation du pétrole ne représente plus que 5% du PIB de l'émirat, le reste étant assuré par les rentrées fiscales des entreprises grâce à la Jebel Ali Free Zone et, de plus en plus, le tourisme.
Ce virage est accompagné d'une politique de grands travaux afin de créer les infrastructures d'accueil (aéroports, marinas, hôtels, palaces, etc), de transport (autoroutes, métro, etc) et de loisir (parcs d'attractions à thème et aquatiques, centre commerciaux, etc) pour les futurs visiteurs.
Depuis 2002, les étrangers peuvent accéder à la propriété des bâtiments (et non de la terre) pour des baux de 99 ans. Cette loi permet aux non-émiratis fortunés d'acheter des résidences ou des appartements dans les nombreux projets immobiliers.
En 2008 et 2009, Dubaï fut particulièrement touchée par la crise économique internationale. C'est ainsi que l'émirat, ne pouvant honorer ses engagements financiers, a été contraint de demander le rééchelonnement de la dette de ses deux groupes phares le conglomérat Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel afin d'éviter leur mise en faillite et l'effondrement total de Dubaï.
Développement des infrastructures de transport [modifier]

Aérogare de l'aéroport international de Dubaï

Abra (bateau-taxi) et le Khor Dubaï devant la vieille ville
Dubaï s'est doté d'infrastructures de transport à la mesure de son développement économique et démographique.
L'Aéroport international de Dubaï sert de plate-forme de correspondance à la compagnie aérienne Emirates. Il aura une capacité d'accueil de 70 millions de passagers en 2007. À terme, jusqu'à vingt-six Airbus A380 pourront être reliés en même temps au terminal. L'atterrissage d'un Airbus A340 est facturé 1 274 euros. Le kérosène coûte 10 % moins cher qu'ailleurs. Un second aéroport international, le Al Maktoum International Airport, est en construction au sud de Jebel Ali.
Les infrastructures portuaires de Dubaï se sont largement développées ces dernières années. Dubaï occupait, en 2004, la dixième place des ports à conteneurs, derrière ceux de Los Angeles et d'Hambourg. La ville compte différents ports, le port de Jebel Ali, le port Rashid et le Creek Port. Les deux premiers sont de grands ports qui accueillent des navires de gros tonnage et le dernier qui est plus traditionnel, abrite les bateaux de transport en bois, les dhows, et est consacré au commerce avec l'Iran et les autres pays du golfe Persique.
Le réseau routier est constitué de larges avenues et autoroutes, dont la Sheikh Zayed Road est l'exemple le plus connu. Ce réseau crée un maillage reliant les différentes zones résidentielles, de travail et touristiques de l'agglomération de Dubaï. Il arrive à saturation, de même que le réseau de bus constitué de 59 lignes et emprunté par 200 000 passagers chaque semaine. Afin de permettre la traversée du Khor Dubaï, le tunnel routier sous-marin de Shindanaga a été construit en bord de mer. Dubaï a aussi la réputation d'être la ville des pays riches qui compte le plus d'accidents et de morts sur les routes. On estime qu'il y a un accident toutes les trois minutes à Dubaï, ce qui contribue à l'engorgement du réseau routier. Pour financer les infrastructures routières, un télépéage, le salik, a été mis en place au 1er juillet 2007.
Pour pallier la saturation routière, deux lignes de métro sont actuellement en construction et devraient ouvrir partiellement en 2009 et en totalité en 2012. La ligne verte en forme de « U » autour du Khor Dubaï reliera Deira et Bur Dubaï au centre ville tandis que la ligne rouge reliera Jebel Ali au Dubaï International Airport. Ces deux lignes mesureront 70 kilomètres et compteront 43 stations (33 souterraines et dix en surface). Récemment, la construction d'une autre ligne de 47 kilomètres (bleue) a été annoncée. Elle devrait relier le nouvel aéroport en construction (le Dubaï World Central International Airport) à Jebel Ali. Pour compléter le réseau de métro, il est envisagé de construire sept monorails afin de le connecter à différents sites comme Dubaïland, Jumeirah Palm, etc.
Les taxis sont très nombreux à Dubaï et on en trouve partout. Ils constituent le moyen de transport non personnel le plus utilisé par les Emiratis.
Le transport maritime est représenté à Dubaï par des bateaux-navettes en bois (les abras) qui traversent le Khor Dubaï en dix minutes et permettent de relier facilement Deira à Bur Dubaï.
La sixième traversée du Khor Dubaï, un pont de 12 voies de circulation[20] (2x6 voies), de 1,7 km de longueur, 205 m de hauteur et d'une largeur de 64 m est en cours de construction (en mars 2008). Ce pont, le plus grand du monde, désenclavera la région d’Al Jaddaf. Le travaux dureront quatre ans pour un montant estimé à 817 millions de dollars (556 millions d’euros).

Larache

Larache (arabe : العرائش) est une petite ville (107 371 hab.) du Maroc, de la région de Tanger-Tétouan, connue sous le nom antique de Lixus.
Larache se modernise à une allure rapide. Elle se situe au nord du Maroc à peu prés à 86 kilomètres de Tanger
Histoire [modifier]
Près de Larache se situent les ruines de Lixus, port cartaginois et romain, sur l'autre rive du fleuve Loukkos. A la fin du Moyen-Age, Larache fut fondée à la suite de la conquête arabe.
Des documents portugais du XVeme siècle citent Larache comme le port majeur du Maroc. Mais en 1491 les Portugais de Assilah et Tanger dépopulèrent la ville, qui reste vide jusqu'à être reprise par le sultan de Fes, Mohamed es Said ech Sheik, qui bâti une forteresse au-dessous du fleuve Loukkos et fortifiait le port.
Pour longtemps, le tentatives de conquête par portugais, espagnols et français ne réussirent pas. La Kasbah, batie en 1491, devint une fortresse des pirats. Enfin, les espagnols prirent la ville en 1610, en la tenant jusqu'au 1689, toutefois seulement en gerant le port. Moulay Ismail la repri en 1689.
De 1911 à 1956, Larache fit encore parti du Maroc espagnol
Situation géographique [modifier]
La Province de Larache a été créée le 14 octobre 1985, elle fait partie de la Wilaya de Tétouan qui appartient à la région de Tanger-Tétouan (Pays de Jebala)
La Province de Larache est limitée, au Nord par la Province de Tétouan et la Province de Tanger-Asila, au Sud par la Province de Kenitra, à l'Est par la Province de Chefchaouen et à l'Ouest par l'Océan Atlantique.
Du point de vue relief, on distingue dans la Province de Larache :
une zone montagneuse qui constitue le prolongement Ouest de la chaîne Rifaine, et de Tanger-Tétouan située principalement au niveau des communes rurales de Béni-Arous, Zaaroura, Tazrout et Béni-Gorfet.
des collines marneuses entourant une plaine basse et marécageuse.
le long de la côte, un cordon de dunes fixées constitue les plateaux du R'mel.
dans l'interieur et au sud, des plaines dont l'altittude varie entre 3 et 8 m
Climat [modifier]
La Province de Larache bénéficie d’un climat océanique caractérisé par l’alternance d’une saison humide et fraîche d’octobre à avril et d’une saison un peu chaude de juin à septembre.
La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 800 et 1000 mm et elle est concentrée dans sa quasi-totalité entre octobre et juin.
Quant aux températures, elles varient entre 6 °C en période froide et 27 °C en période chaude.
Le réseau hydrographique de la Province comprend l’Oued Loukkos et ses affluents, la nappe du R’mel, le Barrage Oued El Makhazine, le Barrage de garde de Loukkos, trois lacs collinaires, ainsi que de nombreuses sources d’eau
Superficie [modifier]
La Province de Larache couvre une superficie d’environ 2 783 km².
Sa population est de l’ordre de 431 476 hab. (recensement de 1994), dont 201 485 hab. dans les communes et centres urbaines et 229 991 hab. dans les communes rurales. Ainsi le taux d’urbanisation est situé à 46,7%. Quant à la densité moyenne, elle est de 155 habitants/km².
Aujourd'hui de nombreux quartiers ont fait apparition en périphérie de la ville. Le plus grand en construction à l'heure actuelle, est sans doute le quartier de "Almaghrib Aljadid" (en français Le nouveau Maroc). Celui-ci offre de réelles perspectives pour l'avenir de la ville, tant sa surface est grande.
Population de la province [modifier]
Selon le Recensement général de la population et de l'habitat de 2004, la population de la province est de 472 386 habitants, dont 219 577 dans les communes et centres urbains et 252 809 dans les communes rurales. Ainsi, le taux d'urbanisation s'est-il situé à 46,5 %.
Le nombre de ménages recensés s'est élevé à 89 944 dont 46 848 ménages urbains et 43 096 ménages ruraux. Les ménages citadins représentent ainsi 52,08 % de l'ensemble des ménages de la province.
Quant à la densité moyenne, elle est de 170 hab./km².
Découpage administratif [modifier]
Le découpage communal et administratif de la Province est composé de :
2 communes urbaines : Larache et Ksar El Kébir
17 communes rurales
2 pachaliks :
Larache avec 4 arrondissements
Ksar El Kébir avec 4 arrondissements
2 cercles : Larache avec 3 caïdats
Lieux à visiter [modifier]
L'endroit le plus animé est situé autour de la place centrale ou place de la Libération de style arabo-andalou, bordée de nombreux cafés en terrasses.
Sur cette place, la porte Bab el Khemis délimite l'une des entrées dans l'ancienne médina.
A l'intérieur de l'ancienne médina :
le souk Esseghir (Petit Souk),
le marché aux légumes installé en permanence,
les dédales de ruelles qui descendent jusqu'au port,
les passages, les maisons aux portes colorées...
la ville touristique "Lixus"
l'ancien hopitale militaire
Dans le centre, l'architecture andalouse est souvent présente, et dans ce style vous pourrez admirer dès juillet 2002 le marché couvert qui est en cours de rénovation (à 200 m de la place centrale).
Une pinède est à 500 m de la place centrale et s'étend sur des kilomètres le long de l'océan.
Dans le cimetière espagnol, au bout de la corniche, se trouve la tombe de Jean Genet (1910-1986).
D'autres forêts de pins, eucalyptus ou chênes-liège sont à proximité de Larache.
La plage [modifier]
La plage, située sur l'autre rive du fleuve, est accessible soit à pied (300 m de la place centrale) avec traversée en barque, soit en voiture ou en bus en contournant le fleuve (10 km).
Il y a deux plages délimitées par une jetée : l'une avec vagues (pour les bodyboarders !) qui s'étend très loin, et l'autre, plus proche du bras de mer, plus calme, parfaite pour nager.
Les associations locales [modifier]
La ville de Larache reste très ouverte a la culture espagnole. La province de Larache compte des centaines d'associations dans divers secteurs d'activités : développement, culture, environnement, sociales, associations de quartiers. La ville de Larache à elle seule compte plus de trois cents associations, mais on ne peut citer qu'une dizaine d'associations actives telque l´Association d´´Ecrivains Marocains en Langue Espagnole (AEMLE), l'Association DECOL, l'Association ECODEL, Acharif al-Idrissi, Larache al-Mada, Arrisala, la Troupe de Théâtre Lixa,Association Jeunesse Scolaire larache,Associatio Education developpement A.T.T, Espace des Jeunes sans Frontiere J.E.S.A.F, Union General des Etudiants marocains ,Asociacion Alkazabah por el medio ambiente desarrollo y cooperacion , etc

Tanger

Tanger (en arabe : طنجة, Tanja ; en gréco-romain : Tinjis), est une ville du nord du Maroc. Elle est le chef-lieu de la région de Tanger-Tétouan et de la préfecture de Tanger-Asilah. Située dans la partie occidentale du Pays Jebala, la ville est la principale porte du Maroc sur l'Europe, dont elle est séparée par les 14 km du détroit de Gibraltar. Sa population s'élevait à 669 685 habitants au recensement de 2004, en faisant la cinquième ville du Maroc.
Histoire [modifier]
Après une présence phénicienne, dont il subsiste deux petites nécropoles, la ville fut réellement fondée au IVe siècle avant J.-C., par les Carthaginois qui en firent un comptoir (Tingi). En 146 avant J.-C., à la chute de Carthage, la ville est rattachée à la Maurétanie et devient une colonie romaine (Tingis) liée à la province d'Espagne. Tanger prend une telle importance, qu'elle devient, vers le IIIe siècle, la capitale de la Maurétanie Tingitane. Au Ve siècle, Tanger est occupée par les Vandales. Libérée sous le règne de Justinien, au début du VIe siècle, elle est rattachée à l'empire byzantin.
Le général Omeyyade Moussa Ibn Noussaïr s'intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c'est de là qu'en 711, commencera la conquête de l'Espagne par les troupes de Tarik Ibn Ziad, à qui Gibraltar, entre autres, doit son nom (Djebel Tarik la montagne de Tarik). Pendant les cinq siècles qui suivent, les dynasties du Maroc, les Arabes d'Égypte, de Tunisie et d'Espagne se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides, maîtres de Volubilis, les Omeyyades d'Espagne, s'affrontent à son sujet pendant plus d'un siècle. Au milieu du Xe siècle, les Fatimides de Tunisie y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu'en 1149 date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s'inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir mérinide en 1274.
Après trois tentatives les Portugais s'en emparent en 1471 et le cèdent à l'Angleterre en 1661 comme dot apportée par Catherine de Bragance à son époux Charles II d'Angleterre. A l'époque où Tanger était encore une ville portugaise, elle fut la capitale de l'Algarve d'Afrique, car n'oublions pas qu'il y avait deux Algarves à l'époque, une en Europe et une autre en Afrique[réf. nécessaire]. Dès 1679 Moulay Ismaïl (Empire Cherifien Alaouites) entreprend le siège de Tanger qui lui est abandonnée en 1684, sur décision de Charles II estimant son occupation par les troupes anglaises inutile et beaucoup trop coûteuse.
A la suite de l'aide apportée par le sultan Abd ar-Rahman ibn Hicham à l'émir algérien Abd El-Kader, les Français lancent sur Tanger un raid de représailles dirigé par le prince de Joinville qui bombarde la ville en 1844 et démantèle les fortifications.
Article détaillé : Expédition du Maroc (1844).
Les rivalités européennes pour le contrôle de la ville, porte entrouverte sur le Maroc, démarrent en cette fin de XIXe siècle. La France, l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne multiplient les missions diplomatiques et commerciales pour placer leurs pions mettant la ville au centre des rivalités internationales. En 1880, la convention de Madrid tente de définir les relations entre les grandes puissances au sujet du Maroc. Poussé par le chancelier Bulow qui entend rappeler de façon, sensationnelle, que l'Allemagne ne se laissera pas mettre à l'écart et que la France ne peut modifier l'état politique du Maroc sans l'autorisation d'une nouvelle Conférence internationale, Guillaume Il débarque le 31 mars 1905 du Yacht impérial Hohenzollern à Tanger pour quelques heures et dénonce, après un entretien avec l'oncle du sultan, les visées françaises et espagnoles sur le Maroc, ce qui provoque une crise diplomatique. En 1906, la conférence d'Algésiras redéfinit les positions de chacun en Afrique reconnaissant l'indépendance du sultan et affirmant l'égalité des signataires dans le domaine économique. En 1923 les négociations aboutirent à en faire une zone internationale affranchie de droits de douanes. Le 24 juillet 1925, le statut définitif de Tanger est signé par le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, les Pays-bas, les États-Unis, le Portugal, l’Union soviétique et la France, auxquels se joindra l’Italie un peu plus tard.
La ville possède désormais son autonomie financière. On la dote d'une administration internationale, en particulier d'une assemblée législative, composée de trente fonctionnaires internationaux désignés par leurs consuls respectifs et de neuf marocains. L'époque du « Statut international » est celle du plus grand rayonnement international de Tanger, tant dans le domaine culturel que dans celui des affaires, favorisé par les facilités offertes à la contrebande, à l'espionnage et à la contrefaçon.
En juin 1940, après la défaite française, les troupes nationalistes espagnoles occupent Tanger et permettent, en mars 1941, l'installation du consulat allemand à la mendoubia (résidence du Mendoub) où flotte le drapeau nazi. En mars 1944, l'Espagne fait partir le consulat allemand de la mendoubia avant de retirer, le 9 octobre 1945, ses troupes de Tanger, qui retrouvera son statut international. Entre 1939 et 1950, Tanger a vu sa population tripler et atteindre plus de 150 000 habitants.
Le 10 avril 1947, le sultan Mohammed V, accompagné du prince héritier Moulay Hassan (futur Hassan II), prononce à Tanger le premier discours qui fait référence à un Maroc unifié et indépendant rattaché à la nation arabe. En 1956, avec l'indépendance du Maroc, la conférence de Fedala (8 au 29 octobre) rend Tanger au Maroc. Une charte royale maintient la liberté de change et de commerce jusqu’en 1960, année où le gouvernement marocain abolit les avantages fiscaux et Tanger se retrouve avec un statut identique à celui des autres villes du royaume. Afin d'éviter une fuite importante des capitaux, le port de Tanger est doté d'une zone franche.
Le retour à la souveraineté marocaine voit le déclin progressif de l'influence politique et culturelle de Tanger. Néanmoins, après plusieurs années d'abandon de la part du gouvernement central, la ville connaît depuis une dizaine d'années un développement spectaculaire, dont il est cependant à craindre qu'il ne dénature profondément son paysage urbain, et profite davantage aux intérêts des compagnies off-shore qu'à ceux des populations de la région. Tanger est aujourd'hui habitée par une population essentiellement issue des Jebala
Chronologie [modifier]
IXe siècle av. J.-C. : arrivée des Phéniciens sur le site de Tanger.
IVe siècle av. J.-C. : passage de la ville sous contrôle Carthaginois.
440 avant J.-C. : arrivée des Romains - Capitale de la Maurétanie Tingitane.
706 : Moussa Ibn Noussair s'empare de la ville. Tanger devient musulmane.
711 : Tarik Ibn Ziad, à partir de Tanger, se lance à la conquête de l'Espagne.
1437 : première tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1458 : deuxième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1464 : troisième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1471 : les Portugais s'emparent de Tanger.
1492 : un grand nombre d'arabo et de judéo-andalous chassés d'Espagne et du Portugal transitent par Tanger et beaucoup d'entre eux y restent ou s'installent dans la région
1580 : les Espagnols s'emparent de Tanger
1640 : les Portugais s'emparent de Tanger.
1661 : Catherine de Bragance apporte, dans sa dot, Tanger à Charles II d'Angleterre. La ville passe sous contrôle anglais.
1673 : les Anglais fortifient la ville pour résister aux attaques du chef de tribu Al Ghaïlan.
1678 : le sultan Moulay Ismaïl entreprend le siège de la Ville.
1684 : les Anglais détruisent les fortifications et abandonnent la ville à Moulay Ismaïl. La ville est fortifiée pour devenir un rempart face au monde extérieur.
1757-1790 : règne du sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah qui, pour protéger ses sujets, entreprend le cantonnement des diplomates occidentaux à Tanger.
1794 : création de l'École de la Mission catholique espagnole.
1794 : le Consul de France quitte Rabat pour s'installer à Tanger.
1832 : Eugène Delacroix séjourne à Tanger qui l'émerveille.
6 août 1844 : bombardement de la ville par le Prince de Joinville sous prétexte de l'asile accordé par le sultan à l'émir algérien Abd El Kader.
1857 : création de la poste britannique.
1864 : création de l'école de l'Alliance israélite
1864 : inauguration du phare du cap Spartel
1865 : installation par la France d'une poste nationale d'État.
1880 : l'Eastern Telegraph Company relie Tanger à Gibraltar par un câble sous-marin.
1883 : les Espagnols créent le réseau de téléphone interurbain.
1885 : création d'une école française (l'Institution Robinet).
3 octobre 1904 : signature d'un accord secret, entre l'Espagne et la France, pour délimiter les zones d'influence. Tanger devra avoir un statut particulier.
31 mars 1905 : Guillaume II arrive à Tanger pour s'opposer aux ambitions de la France et de l'Espagne sur le Maroc.
7 avril 1906 : la conférence d'Algésiras, détermine les zones d'influence française et espagnole. Tanger aura un statut spécial.
1909 : construction par la France d'un collège pour jeunes filles (futur Lycée Saint-Aulaire).
1912-1913 : construction du Palais du Sultan Moulay Abd al-Hafid.
30 mars 1912 : signature à Fès du traité de protectorat Français, par le Sultan Moulay Hafid et M. Regnault, ministre plénipotentiaire de France à Tanger.
1913 : construction du collège français (futur Lycée Regnault).
1913 : inauguration par l'Espagne du Gran Teatro Cervantes.
18 décembre 1923 : convention de Paris : Tanger sera une zone internationale sous souveraineté du Sultan du Maroc.
14 mai 1924 : ratification de la Convention de Paris.
1er juin 1925 : entrée en vigueur du statut international de la zone de Tanger.
1930 : visite d'un important représentant du mouvement panarabe, l'émir Chakib Arsalane.
1935 : création d'une école marocaine par Abdallah Guennoun.
14 juin 1940 : occupation de Tanger par les troupes espagnoles.
20 novembre 1940 : rattachement de la ville à la zone espagnole et expulsion du Mendoub (représentant du Sultan).
17 mars 1941 : installation du consulat allemand dans la Mendoubia.
2 mai 1944 : les Espagnols, poussés par les Américains, font partir les Allemands de la Mendoubia.
9 octobre 1945 : les troupes espagnoles quittent Tanger.
11 octobre 1945 : un croiseur français ramène le Mendoub à Tanger.
9 avril 1947 : arrivée du Sultan Mohamed Ben Youssef (Mohamed V)
10 avril 1947 : le Sultan Mohamed V prononce le discours de Tanger par lequel il réclame l'indépendance du Maroc.
29 octobre 1956 : rattachement de Tanger au Royaume du Maroc.
1957 : Tanger devient la Capitale d'été du Royaume.
26 août 1957 : une charte royale stipule le maintien de liberté de changes et de commerce pour la ville de Tanger.
1960 : Tanger perd son statut particulier et est dotée d'une zone franche.
Économie [modifier]
Deuxième pôle économique marocain après Casablanca, l'activité industrielle de Tanger est diversifiée : industries textiles, chimiques, mécaniques, métallurgiques et navales. La ville dispose actuellement de quatre zones industrielles dont deux ont un statut de zone franche (la Tanger FreeZone et la Zone franche portuaire). L’infrastructure de la ville du détroit est importante : un port gérant les flux de marchandises et de voyageurs (plus d’un million de voyageurs par an) intégrant un port de plaisance et un port de pêche.

Gare ferroviaire
Le chemin de fer relie la ville à Rabat, Casablanca et Marrakech au sud ainsi qu’à Fès et Oujda à l’est.
L’autoroute, opérationnelle depuis 2005, relie Tanger à Rabat et au autres grandes villes marocaines. L’Aéroport international de Tanger - Ibn Batouta est situé à Boukhalef, à 15 km au sud-ouest du centre de la ville, sa capacité vient d'être portée à 1,5 millions de passagers par an. Des lignes de ferrys régulières relient Tanger à Algesiras, Tarifa, Barcelone en (Espagne), Sète, Port-Vendres en(France) et Gênes en (Italie).
Station balnéaire importante, Tanger dispose d’infrastructures hôtelières et touristiques variées, d'une vaste plage sur plus de 7 km, et d’une médina (ville ancienne) où se développe un commerce artisanal (maroquinerie, articles en bois et en argent, vêtements traditionnels et chaussures…).
La ville est également en passe de devenir une plaque tournante du trafic maritime commercial avec l'ouverture du port Tanger Med qui a pour vocation de faciliter le commerce maritime.
Les années 2007-2008 seront particulières pour la ville du détroit à cause de l’achèvement des grands projets en construction, en l’occurrence le deuxième port Tanger Méditerranée et ses zones industrielles, un Stade Ibn Batouta de 45 000 places, un centre d’affaires, des installations touristiques, l’aménagement du centre ville ainsi que la construction de nouvelles lignes autoroutières et ferroviaires.
Le tunnel sous la Méditerranée entre l'Espagne et Tanger en est au stade de l'étude de faisabilité avec la coopération des ingénieurs suisses, marocains et espagnols. Le projet colossal nécessite des travaux menés par les deux sociétés publiques, la Société nationale des études du détroit (SNED) et la société espagnole SECEGSA, qui ont conclu à la faisabilité d'un tunnel d'une quarantaine de kilomètres reliant Tarifa, en Espagne, à la région du cap Malabata, près de Tanger. Un tronçon de 28 km sera construit sous l'eau et le reste sous terre des deux côtés du détroit.
Une fois résolus les principaux obstacles techniques, le projet entrera dans sa seconde phase de détermination des sources de financement. Le budget, initialement prévu pour la construction de ce tunnel, oscille entre 4 et 5 milliards d'euros que devraient assumer l'Union européenne, l'Espagne, le Maroc, et probablement des investisseurs privés, Ce qui ferait du tunnel sous-marin l'un des plus longs et des plus coûteux au monde.
Le gouvernement espagnol prévoit l'exécution de l'appel d'offres relatif à la liaison fixe du détroit en 2006-2007 et la rédaction définitive du projet en 2008 pour que le projet soit fin prêt avant 2020.
L'agriculture de la région de Tanger est tertiaire et principalement céréalière.
Grands travaux [modifier]
Un nouveau terminal du port en eau profonde accueillera les ferries au second trimestre 2009. Bouygues Construction au travers de ses filiales (Bymaro - Bouygues Maroc), réalise deux digues de 1 230 mètres de long chacune, 8 postes d'appontement pour les ferries ainsi qu'une plate-forme logistique de 42 hectares[1].

Maroc

Le Maroc, officiellement le Royaume du Maroc (en arabe : المملكة المغربية) est un pays situé dans le nord-ouest de l’Afrique et faisant partie du Maghreb. Sa capitale politique est Rabat alors que la capitale économique et la plus grande ville du pays est Casablanca. Le pays est bordé par l’océan Atlantique à l’ouest, par l’Espagne, le détroit de Gibraltar et la mer Méditerranée au nord, par l’Algérie à l’est, et de facto au sud par la Mauritanie au-delà du Sahara occidental contesté.
Le Maroc a pour régime politique une monarchie constitutionnelle dont le souverain actuel est Mohammed VI, c'est l'une des plus vieilles monarchies au monde.Le Maroc est membre de plusieurs organisations dont l’Union du Maghreb arabe, la Francophonie, et l’Organisation de la conférence islamique. Le Maroc est le seul pays africain qui ne fait pas partie de l'Union Africaine, mais il cherche à consolider ses relations avec l'Union européenne. En 1987, le Maroc a tenté, sans succès, d'adhérer à la CEE, et s'est vu octroyer en 2008 un « statut avancé » auprès de l'UE [5]. Le 15 mai 2009, il a rejoint le Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe[6].En juin 2004, en reconnaissance des liens étroits qui unissent les deux pays et en appréciation du soutien résolu du Maroc à la guerre contre le terrorisme, le président des États-Unis désigna le Maroc comme l'un des alliés majeurs hors-OTAN[7].
Selon l'historien Bernard Lugan, entre autres, l'attrait des richesses provenant du commerce du Sud (Sahara) vers le Nord (l'Occident) va attirer les convoitises de diverses tribus avec pour ville carrefour Marrakech qui deviendra naturellement la capitale de diverses dynasties en particulier celles venant du Sud (Almoravides, Almohades, Saadiens); c'est la raison pour laquelle, toute l'histoire du Maroc (des Idrissides aux Alaouites) fut marquée par le commerce des richesses du Sud vers le Nord. L'histoire et l'origine du Maroc furent, sont et seront marquées par le lien avec le Sahara[8].
Toponymie
Le Maroc se dit en berbère lmruk (ⵍⵎⵔⵓⴽ en tifinagh, dérive de la prononciation "Amur n'wakuc" (pays de dieu en tamazight) et ce qui a donné aussi le nom de Marrakech.
Le Maroc se dit en arabe al-Maghrib (المغرب), ce qui signifie « le couchant » ou « l’Occident[9] » (littéralement : « le Maghreb »).
Le même mot, en arabe, désigne aussi le Maghreb au sens large[10] ; aussi, lorsqu'il est nécessaire de préciser, on nomme le Maroc al-Maghrib al-’aqṣaą (المغرب الاقصى), ce qui signifie « le Couchant lointain » ou « l’Extrême-Occident », et on désigne le Maghreb par al-Maghrib al-°arabiy (المغرب العربي), soit « l'Occident arabe ».
Le nom français Maroc dérive quant à lui de la prononciation espagnole de Marrakech, Marruecos, ville du centre du pays fondée en 1062 et qui fut la capitale de trois dynasties (celle des Almoravides, des Almohades et des Saadiens). De cette prononciation dérive également Marrocos (en portugais), Marocko (en suédois), Morocco (en anglais), et Marokko (en allemand, norvégien et néerlandais), les Persans l’appelant eux Marakech. Les Turcs l’appellent Fas qui vient de l’ancienne capitale du Maroc sous la dynastie alaouite (avant 1912), Fès. Dans l’Antiquité, les Grecs appelaient les habitants de la région les Maurusiens. À partir de cette appellation, la région composée du Maroc et de l'Algérie occidentale sera connue sous le nom de Maurétanie (à ne pas confondre avec la Mauritanie). La région sera par la suite divisée en deux Maurétanies provinces par les Romains: la Maurétanie Tingitane avec Volubilis pour capitale (ancienne cité berbère de Oulil) et la Maurétanie Césarienne avec Cesarea (Tipaza) pour capitale (centre et ouest de l'Algérie). Le Maroc est le pays où les grecs anciens situaient le mythique jardin des Hespérides.
Le Maroc sera connu sous le nom de Royaume de Marrakech sous les 3 dynasties qui choisiront cette ville comme capitale, puis sous le nom de Royaume de Fès sous les dynasties qui choisiront Fès comme capitale. Lorsque les Alaouites changeront de capitale et quitteront Fès, le Maroc sera aussi connu sous le nom d'Empire chérifien et cela jusqu'à l'indépendance du pays en 1956. À l'indépendance, le pays prend le nom officiel de Royaume du Maroc et le sultan Mohamed ben Youssef en devient le roi sous le nom de Mohamed V.
Histoire
Article détaillé : Histoire du Maroc.
Préambule : Fondation du Maroc
A partir de quel moment les historiens commencent-ils à parler d'un état marocain ?

Monnaie Idrisside année 840, marque de la création d'un état
La fondation du Maroc, pays se considérant arabo-berbéro-afro-musulman, se fait avec les Idrissides qui allièrent à leur cause diverses tribus arabo-berbéro-afro-musulmanes contrôlant des petits royaumes ou territoires indépendants de tout pouvoir central. Au fur et à mesure des alliances, les Idrissides vont étendre leur influence territoriale avec des populations autochtones et lancer les bases de l'organisation d'un état constitué (Makhzen) reprises par les dynasties suivantes. Si les Idrissides vont commencer à dessiner les bases le l'état et des frontières de l'actuel Maroc ce sont les Almoravides qui en créant leur capitale Marrakech donneront au pays son nom (le nom Maroc est due à déformation linguistique française de Marrakech); ils consolideront et élargiront l'œuvre débutante et fragile des Idrissides ; les dynasties suivantes hériteront de l'expérience étatique précédente.
Même si d'autres civilisations du bassin méditerranéen (Rome, Carthage etc..) ont enrichi l'histoire du pays et même, si des populations de l'actuel Maroc vont participer à l'essor de ces civilisations, les historiens du Maroc les considèrent comme appartenant à des puissances étrangères, de surcroît non musulmanes, point important dans la définition du pays.
À partir des Idrissides, les dynasties qui suivirent et qui durent, elles aussi, établir des alliances avec des tribus de l'actuel Maroc, seront considérées comme marocaines par les historiens.
À l'époque des Idrissides, le Maroc s'appelle le Royaume de Fez.
À propos du Maroc, le terme Empire est parfois utilisé car par définition, un empire est un ensemble d'états ou de royaumes (voir les différentes cartes du Maroc). Ceci explique l'appellation « villes impériales » utilisée encore de nos jours pour qualifier les villes de Fès, Marrakech, Meknès et Rabat[11].
Lorsque le Maroc se fonde, le reste du Maghreb est éclaté sous forme de royaumes ou territoires indépendants, parfois concurrents ou en guerre, sans pouvoir central c'est-à-dire non organisés en état dirigé par des populations autochtones.
L'organisation en état organisé permit aux Saadiens et aux Alaouites de s'opposer à l'avancée ottomane qui s'arrêta à la Moulouya et qui s'étendait sur une grande partie des autres pays arabes actuels.
Des désaccords apparues au début du 20e siècle dans la famille Alaouite et dans le Makhzen plus gobalement suite à des problèmes de gestion du pays, créèrent une période d'instabilité (comme le Maroc en connut dans le passé)dont vont profiter plusieurs puissances coloniales (Allemagne, Angleterre, Espagne, France) pour essayer de s'emparer du pays qui possède entre autres une position géostratégique intéressante, à la veille de la première guerre mondiale. Après bien des tractations houleuses et secrètes qui faillirent déclencher dès 1912 la première guerre mondiale, le Maroc fut partagé entre la France et l'Espagne.
Références en liens externes
Préhistoire et protohistoire
Les premières traces d'une présence d'hominidés sur le territoire marocain datent d'environ 700 000 ans. De cette période dite acheuléenne, on a retrouvé un certain nombre d'outils, notamment dans la plaine de la Chaouïa et plus précisément à proximité immédiate de l'agglomération Casablancaise. Outre l'outillage, on a découvert un certain nombre de fragments humains notamment dans les carrières Thomas, près de Casablanca (mandibules, maxillaires et fragments crâniens d'Homo erectus)[12].
De l'époque moustérienne (120 000 à 40 000 ans BP), le site le plus explicite est celui de Jbel Irhoud situé à mi-chemin entre les villes de Marrakech et de Safi et où ont été découverts deux crânes d'hominidés, des outils associés à l'industrie levalloiso-moustérienne ainsi que d'importants restes d'animaux aujourd'hui disparus.

Extension de la culture ibéromaurisienne
L'époque atérienne (60 à 40 000 ans BP[13]) a apporté son lot d'outils pédonculés retrouvés dans de nombreuses grottes situées sur le littoral atlantique (Dar Soltane 2)[14]. Néanmoins cette période a surtout été marquée par de profonds bouleversements climatiques ayant entrainé une désertification sans précédent du territoire marocain ainsi que la raréfaction voire la disparition d'un grand nombre d'espèces animales et végétales. Cette dynamique a cependant été contrecarrée par le rempart naturel que constitue la chaîne de l'Atlas, que ce soit au Maroc ou dans le reste du Maghreb.
L'arrivée d'Homo sapiens au Maghreb avant l'Épipaléolithique a été démontrée puisque les industries atériennes ne sont pas l'œuvre de l'homme de Néandertal, dont l'aire de répartition est exclusivement eurasiatique, mais bel et bien d'Homo sapiens présentant des caractéristiques archaïques.
Il y a environ 21 000 ans, la civilisation ibéromaurusienne voit le jour. Elle se caractérise par des rites funéraires plutôt évolués et par un raffinement de l'outillage utilisé. Néanmoins, il n'est pas encore question d'agriculture. La grotte de Taforalt dans la région d'Oujda correspond au plus grand gisement de l'époque.
Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes, ancêtres des Berbères modernes. Les premiers éléments découverts correspondant à cette période (Néolithique) datent d'environ 6 000 ans. Ceux-ci témoignent d'une sédentarisation déjà avancée ainsi que d'une maîtrise relative des techniques agricoles.
Le Maroc antique
Article détaillé : Liste des villes au Maroc fondées par les Phéniciens.

Bassins à mosaïques à Volubilis
À partir des années - 3 000 se développe au Maroc la culture campaniforme. Dès lors le Maroc entre dans l'âge du bronze et on assiste à la diffusion d'une céramique noire spécifique dont la présence est attestée dans un certain nombre de sépultures de la région rifaine.
À partir du XIe siècle av. J.-C., les hardis commerçants Phéniciens atteignent les côtes marocaines et notamment la côte atlantique. Ils fondèrent de nombreux comptoirs qui serviront de bases à de nombreuses cités romaines puis arabes (dont les principaux furent Tingis et Lixus, actuelles Tanger et Larache). Au passage, c'est à cette période déjà que l'on date les toutes premières installation de populations juives au Maroc
L'autonomie progressive de Carthage profitera aux comptoirs fondés sur les côtes marocaines dans la mesure où ils seront davantage mis en valeur du fait de la proximité relative avec la capitale. L'influence punique se fit grandement sentir auprès des populations indigènes dont l'organisation s'améliore parallèlement. Ainsi les tribus berbères se fédèrent progressivement, fondant des royaumes cohérents dont le premier sera le royaume de Maurétanie d'abord confiné dans le nord de l'actuel Maroc.
Du fait du soutien apporté par la Maurétanie à l'Empire romain lors de la destruction de Carthage, il se nouera une étroite amitié entre les deux entités (d'où l'éviction du chef numide Jugurtha). Lors d'une invitation de Ptolémée de Maurétanie à Rome, ce dernier est assassiné par l'empereur Caligula ce qui entrainera après deux années de troubles une annexion de la Maurétanie (42 ap J.-C.) que l'on désignera dès lors sous le nom de Maurétanie Tingitane. Là encore, seul le nord de l'actuel territoire marocain est effectivement sous contrôle romain, le reste du territoire demeurant berbère. Ils fonderont la prospère cité de Volubilis (non loin de l'actuelle Meknès véritable emblème de cette période. Néanmoins la capitale administrative demeurera Tingis, future Tanger. Durant toute cette période il sera laissé une grande autonomie aux différentes tribus mais la constante pression des tribus méridionales aura progressivement raison de la Maurétanie Tingitane puisqu'au IIIe siècle elle en sera réduite à la côte nord et à Sala (actuelle Salé).
En 429, des tribus Vandales traversent le Détroit de Gibraltar mais dans leur imperturbable course vers ce qui demeurait de la mythique Carthage, ils ne contrôleront guère que le littoral méditerranéen, se désintéressant de l'intérieur des terres. Un siècle plus tard, les Byzantins, désireux d'anéantir le royaume vandale pacifieront le nord du territoire, désenclavant par la même occasion les tribus berbères du reste du pays.
Atlantes et Atlantide
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Références en liens externes
Rôles des Tribus au cours de l'histoire du pays
Comme dans l'histoire de très nombreuses nations à travers le monde, aucune dynastie marocaine (des Idissides aux Alaouites) ne pourra s'imposer par elle-même. Toutes devront, pour étendre et asseoir leur influence géographique sur des périodes plus moins longues, passer des alliances (intéressées, religieuses, maritales, forcées, pacifiques ou négociées) avec les différentes autres tribus musulmanes et parfois juives du pays. L'islam sera le principal ciment entre les différentes tribues arabo-afro-berbères qui composent le royaume mais ses interprétations feront naitre des conflits. Le fait que certaines dynasties se soient réclamées chérifiennes ne sera pas un atout suffisant à leur persistance.
Le Maroc restera longtemps un pays fortement tribal cela même après l'indépendance du pays en 1956. C'est la raison pour laquelle, de nos jours encore, les représentants des différentes tribus du pays continue à réitérer leur allégeance au Roi au cours de la fête annuelle du Trône. Compte tenu des dissensions familiales et des luttes de pouvoir au sein des différentes dynasties marocaines successives tous les membres (sans exception) de la famille royale sont également tenues de prêter allégeance au Roi. Au cours de cette fête (reliant le Peuple au Roi et le Roi au Peuple), les représentants des tribus crient à 3 reprises "NAAM A SIDI" que l'on peut traduire en français par « À vos ordres ou à votre service votre Majesté ». L'aspect tribal du Maroc actuel va en s'effaçant en particulier dans les grandes villes.
Cette fête du Trône a pour but de souder et de rappeler le lien entre le monarque et le peuple en particulier à des moments difficiles de l'histoire du pays.
De la conquête arabe aux troubles anarchiques
Article détaillé : Dynastie Idrisside.

Vue de la cour centrale de la Mosquée Quaraouiyine
En 649, débute la conquête du Maghreb par les troupes arabes. C'est 35 ans plus tard que ces troupes pénètrent véritablement dans le territoire marocain. Les tribus berbères installées aussi bien dans les contreforts montagneux de l'Atlas et du Rif que dans les fertiles plaines atlantiques soutiendront dans un premier temps les Byzantins installés sur les côtes méditerranéennes qu'ils préféreront aux Arabes notamment à cause d'erreurs diplomatiques. La destruction des installations byzantines aux alentours de l'an 700 aura finalement raison de la résistance berbère qui se convertira dès lors à l'islam apporté par les conquérants arabes. Les berbères du Maroc étaient alors très faiblement christianisés tandis que les populations juives ne se convertirent que très faiblement à l'islam. Par ailleurs, l'islam ne sera dès lors plus jamais contesté au Maroc, contrairement à ce qui a pu se passer en Algérie ou en Tunisie. D'autre part, l'année 708 correspond à l'intégration du Maroc au sein de l'empire des Omeyyades. Dans le sillage des succès marocains, les armées arabes traverseront le détroit de Gibraltar sous le commandement de Tariq ibn Ziyad et atteindront la Navarre dès 715.
En 740, les tribus berbères adoptent le kharijisme jugé plus proche des principes de "démocratie tribale" que la doctrine omeyyade. Le califat qui refuse cette hérésie se replie, fragilisé depuis Damas par l'irrésistible ascension des Abbassides. Le Maroc connait l'anarchie.
L'histoire des Idrissides est indissociable de la personne d'Idriss Ier, descendant d'Ali et de Fatima, gendre et fille du prophète Mahomet, qui fuyant les massacres dont était victime son entourage et sa famille vint se réfugier dans le Moyen Atlas, à Volubilis, ancienne cité romaine déchue. Obtenant l'aval des tribus locales, il fonda en 789 la ville de Fès dans la plaine du Saïss dont il fit la capitale de son nouveau royaume, le Maroc, proclamé en 791. Assassiné par un envoyé du calife Haroun ar-Rachid, son fils Idris II lui succède après une régence. Il étend sa capitale ainsi que son royaume et avance au-delà de Tlemcen, pris par son père dès 789 et assujettit de nombreuses tribus Zenata. Son successeur Mohammed fera construire la prestigieuse mosquée Quaraouiyine, une des toutes premières universités de l'Histoire. À cette période, Fès devient un des principaux centres intellectuels du monde arabe et attire d'éminents scientifiques et théologiens. Le royaume du Maroc étend régulièrement ses frontières mais se retrouve menacé par la puissante dynastie des Fatimides à l'est. Indiqués califes de Cordoue au début du Xe siècle, les Idrissides subiront également au nord la pression des Omeyyades. En 985, les Fatimides et leurs vassaux d'Algérie poussent les Idrissides à se réfugier en Andalousie.
Dès le milieu du Xe siècle, l'affaiblissement des Idrissides du fait non seulement des pressions externes mais surtout des dissensions internes entraine un regain d'activité des grandes tribus berbères qui fondent et conquièrent de nombreuses cités. Les états de Sijilmassa dans le sud et de Nekor dans le nord se maintiennent et gagnent de l'ampleur durant cette période.
Références aussi en liens externes
Royaume des Berghouata (entre le VIII et le XII ème siècle)
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Référence : Berghrouata Encyclopédie Britannica en Anglais
voir aussi liens externes
Incursions d'autres tribus Zénètes
Articles détaillés : Maghraouas, Banou Ifren et Meknassa.

La mosquée fut bâtie par les Banou Ifrens à Salé, puis rénovée à plusieurs reprises par la suite
Vers 954 et selon Ibn Khaldoun, trois grandes confédérations tribales zénètes [15] s'emparent de plusieurs villes et régions du Maghreb el Aksa (appellation arabe du Maroc), à savoir Fès, Oujda (fondée en 994 par le maghraoua Ziri Ibn Attia, Salé (fondée au cours du Xe siècle par les Banou Ifrens, Sijilmassa, ou encore les régions du Souss et du Haouz, et ce consécutivement à l'affaiblissement de la dynastie arabe chérifienne des Idrissides.
Pendant la conquête, les points de vue des Maghraouas, Banou Ifrens et Meknassas divergèrent provoquant une instabilité sur l'ensemble du territoire. Les diverses tribus maghraouas étaient tantôt alliées aux Omeyyades tantôt aux Fatimides. Les Banou Ifrens demeurèrent réfractaires à toute alliance avec les puissances arabes
Les Fatimides profitent de ces divisions entre les 3 tribus zénètes et envoient les Zirides de l'Ifriqiya pour conquérir le Maghreb el Aksa (le Maroc actuel). Le ziride nommé Ziri ibn Menad réussit à conquérir une parte du Maroc actuel. En 971, son fils Bologhine ibn Ziri affirme sa souveraineté sur la majorité des villes importantes. Durant cette période, les Berghouatas (confédération tribale masmouda et sanhadja) seront donc attaqués par les Zirides. Les Maghraouas demandent l'aide des Omeyades. Ces derniers acceptent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir les territoires, en particulier ceux des Maghraouas de l'ouest du Maghreb. Bologhine ibn Ziri est contraint de reculer devant l'armée omeyade venue d'Andalousie par voie maritime et qui s'installe à Ceuta[16]. Par la suite, Ziri Ibn Attia des Maghraouas entre en conflit avec les chefs des Banou Ifrens et des Meknassas. Une lutte au pouvoir sera acharnée entre les fractions zénètes. Les Banou Ifrens attaquent les Berghouata et prennent plusieurs fois Fès, place forte maghraoua. Ces derniers rétabliront finalement l'équilibre du Maghreb el Aksa[17]. Le règne des 3 tribus zénètes s'achèvera par l'arrivée des Hilaliens et des Almoravides vers le XIe siècle en 1059. Les Zénètes seront évincés par les Almoravides du Maghreb el Aksa [18]. De tout temps, les Zénètes étaient seuls maitres des routes et du commerce dans la région. Cette période est caractérisée par une certaine prépondérance des pratiques démocratiques tribales, comme ce fut déjà le cas deux siècles auparavant lors des révoltes kharijites[19]. Les Zénètes ont démontré par leur histoire qu'ils pouvaient négocier avec toutes les tribus au Maghreb. Plusieurs alliances et traités ont été élaborés pendant cette période. La construction s'est développée et plusieurs villes ont connu un véritable essor (construction de mosquée[20], de kalaâ, ksours, etc). En 1068, les trois "dynasties" chutent tant à cause du zèle manifeste de certains chefs que du fait de leur détermination à se lancer dans des guerres saintes[21].
Références aussi en liens externes
Dynastie almoravide

Conquêtes almoravides (XIe siècle), au début de leur pénétration
Article détaillé : Almoravides.
Alors que le "Maroc utile" est en proie aux convoitises des entités politiques voisines ainsi qu'aux déchirements internes, trois grandes tribus berbères se partagent les régions sahariennes. Les Lemtouna, Massoufa et Goddala (ou Gadala, lointains descendants des antiques Gétules), tous trois membres de la confédération Sanhadja et islamisés deux siècles et demi plus tôt, guerroient et vagabondent régulièrement en direction du sud où ils menacent l'empire du Ghana et d'autres états soudanais. De la tribu Lemtouna, l'émir Yahya Ibn Ibrahim se rend vers 1035 accomplir le pèlerinage à La Mecque. Là bas, il prend conscience de la nécessité de parfaire l'islam de ses congénères des régions de l'Adrar. En halte à Kairouan, il tente pour cela d'obtenir un appui logistique de la part d'éminences religieuses locales, mais sans résultat. Ce sera dans la région de Taroudant qu'un dénommé Ou Agg ben Zellou lui indiqua l'existence d'un prédicateur dans le désert, un certain Abdallah Ibn Yasin. Yahya Ibn Ibrahim et Abdallah Ibn Yasin s'en retournèrent donc tous deux dans l'Adrar convertir les Djoudala (tribu des Lemtouna) au malékisme puritain. Si au départ leurs enseignements sont plutôt bien accueillis, leur austérité et leurs méthodes radicales (instruments de musique et habits de couleurs vives bannis) finirent par lasser. Yahya Ibn Ibrahim et Abdallah Ibn Yasin errèrent donc dans le désert et s'en allèrent donc fonder un ribat sur l'île de Tidra entre la baie du Lévrier et le cap Timiris. Là ils conceptualisèrent une véritable doctrine qui leur valut le nom d'Almoravides (de Al-murabitun, المرابطون), les gens du ribat.
Le climat d'exaltation mystique qui régnait au couvent militaire attira de nombreux fidèles de toutes les contrées du Sahara occidental et même au-delà. De 1042 à 1052, les Almoravides conquièrent tout le Sahara occidental et tournent leurs regard vers le nord. Yahya Ibn Ibrahim fut tué et remplacé par Abu Bakr Ibn Omar. Dès lors l'expansion des Almoravides est irrésistible. Aoudaghost, place forte de l'empire du Ghana et importante étape du commerce transaharien est prise et détruite. L'année suivante, c'est au tour de Sijilmassa de céder à la pression almoravide et de voir ses maîtres Zénètes impitoyablement exterminés. La même année (1056), Taroudant et le Souss entier se rendent aux envahisseurs. Les Almoravides n'ont alors qu'une idée : soumettre les plaines fertiles du Maroc utile et les intrépides tribus de l'Atlas. Néanmoins, les combats contre les hérétiques Berghouata s'éternisent et s'avèrent plus ardus que prévu. Yahya Ibn Ibrahim est même mortellement blessé et inhumé sur un des affluents du Bou Regreg. Abou Bakr doit alors se rendre à nouveau dans le désert pour mettre fin à des luttes intestines et il confie alors le commandement des terres septentrionales nouvellement conquises à son cousin, un certain Youssef Ibn Tachfin. En 1072, ce dernier empêche le retour d'Abou Bakr et fait dès lors de Marrakech, fondée deux ans plus tôt, sa capitale. La rigueur morale de ces "Voilés" et leur attachement aux valeurs de l'islam attira les nombreux déçus des années du climat d'anarchie ambiant et Youssef Ibn Tachfin constitua sans mal une armée de 20 000 hommes qu'il arma d'arbalètes. Toutefois, la soumission des intrépides tribus Zénètes ne fut pas des plus aisées. Ces derniers se rallièrent même ponctuellement aux élites bourgeoises de Fès et de Tétouan, bien décidées à repousser ces tribus dont le puritanisme était aux antipodes des aspirations de raffinement et de luxe qu'ils avaient importé d'Andalousie. Des villes du nord, Meknès tomba la première, puis ce fut au tour de Fès (1060 ou 1061), des villes du Rif, de Tlemcen (1069) et enfin d'Oujda (1081). Tanger et Ceuta, fiefs de la dynastie hammudite de Malaga ne cédèrent que vers 1084 après un éprouvant siège et subirent de terribles supplices. À l'est, les Almoravides avancèrent jusqu'à Alger (Ténès et Oran furent gagnées en 1082).

Tombeau du célèbre prince et poète Al Mutamid Ibn Abbad, condamné à finir sa vie dans une prison d'Aghmat au sud de Marrakech
Alors que dans la brillante Andalousie, les princes musulmans subissaient les premiers revers face aux chrétiens ligués autour de la personne d'Alphonse VI, les extraordinaires prouesses militaires de ces "Voilés" aux mœurs rigides résonnent comme une bénédiction. Al-Muttawakil de la Taifa de Badajoz fait appel aux Almoravides dès 1079. En 1082, c'est au tour d'Al Mutamid Ibn Abbad de solliciter les maîtres du Maroc. En 1086, pour répondre à ces appels et pour enrayer la "décadence" civilisationelle d'Al-andalus (arts florissants, consommation de vin ...), Youssef Ibn Tachfin fait embarquer de Ceuta la bagatelle de 7000 cavaliers et 12 000 fantassins. Rapidement, les rois des différentes taifas rallient les armées Almoravides. Les victoires s'enchainent et les armées d'Alphonse VI sont mises en déroutes non loin de Badajoz le 23 octobre 1086. Youssef Ibn Tachfin rentre au Maroc régler des affaires internes mais le désordre en Andalousie le pousse à revenir. Il est néanmoins poussé par les fakihs à revenir, du fait des difficultés lors du siège à Aledo et surtout des divisions entre taifas qu'il considérait personnellement comme une honte pour l'islam. En 1090, un concile almoravide à Algésiras déclara la guerre aux reyes de taifas accusés d'impiété. L'alliance de certains de ces derniers avec des princes chrétiens n'empêcha pourtant pas l'irrésistible avancée des Almoravides à Al-andalus, qui s'acheva en 1094 avec la prise de Badajoz et l'impitoyable mise à mort d'Al-Mutawakil et de sa famille. Les victoires s'enchainent encore face au Cid retranché à Valence.
En 1106, après la prise de Valence et alors que les Baléares sont occupées, Youssef Ibn Tachfin décède et son fils, Ali Ben Youssef hérite du trône. Fils d'une esclave chrétienne affranchie, il devient par la même occasion maître d'un empire s'étendant du Tage au fleuve Sénégal, des côtes algériennes à Tombouctou. Il nomme son frère Temyn gouverneur d'Al-andalus. Les armées almoravides défont Sancho, fils d'Alphonse VI lors du siège du château d'Uclès. Alphonse VI décèdera l'année suivante, en 1109. Ali revient alors en Andalousie et remporte les sièges de Madrid, Guadalajara et Talavera. À l'ouest, les armées almoravides poussent jusqu'à Porto, menaçant même les côtes galiciennes. À l'est, les Baléares servent de base logistique aux razzias menées contre Barcelone. Cependant, les innombrables exploits militaires ne parviennent pas à pallier le mécontentement ambiant en Andalousie où le fragile équilibre entre Mozarabes, juifs et Arabes est quelque peu rompu par la rigueur religieuse imposée par les conquérants. L'autodafé des écrits du très populaire Al-Ghazali ne fait qu'amplifier le malaise des élites culturelles, nostalgiques de l'âge d'or du califat omeyyade. La sollicitation par l'armée divine des milices chrétiennes de Reverter pour maintenir l'ordre au Maroc même est mal comprise par les tribus montagnardes du Haut-Atlas, de jour en jour plus mécontentes de l'autoritarisme almoravide.
Dynastie almohade
Article détaillé : Almohades.

Empire Almohade entre 1147 et 1269 (Apr JC)

Drapeau Almohade
Mohammad Ibn Toumert, futur Mahdi et fils d'un amghar, chef de village de la tribu geras. Très précocement animé par un zèle religieux, il entreprit dès sa jeunesse de multiples voyages l’amenant à visiter Baghdad, Le Caire et peut-être même Damas où il découvre tout l'ampleur de la tradition musulmane, et notamment le soufisme. Rapidement, il entretient une profonde aversion pour l'étroitesse du malékisme régnant en maître en sa patrie. C'est en 1117 qu'il regagne le Maghreb, via Tripoli, puis Tunis et enfin Béjaïa où ses prêches pieuses galvanisent les foules. À Melalla, il se lie d’amitié avec le Zénète Abd El Moumen. C'est en compagnie de ce dernier qu'Ibn Toumert d'Almohades (de ‘’Al-Muwahidûn’’, الموحدون), les Unitaires. C'est à Tinmel, au cœur de la très isolée vallée du N'fis qu’il établit sa "capitale". Ses prêches rencontrent un écho considérable et il clame ouvertement son intention de liguer toutes les tribus insoumises des montagnes contre les Almoravides. Son aura grandissante suscite de jour en jour davantage d'inquiétudes de la part des Almoravides qui lancent contre lui en 1121 une expédition militaire commandée par le gouverneur du Souss, Abou Bakr Ben Mohammed El-Lamtouni. L'expédition est littéralement écrasée. Suite à cette déconvenue, les velléités s'estompèrent un temps mais en 1127 (ou 1129), une nouvelle expédition parvint dans les contreforts du Haut-Atlas aux environs d’Aghmat dans l'espoir de frapper un grand coup en pays Hintata, fief de la doctrine "Unitaire". Mais Abd El Moumen et El Béchir contrarièrent ce plan et profitant de l'effet de surprise, ils parvinrent même à assiéger ponctuellement Marrakech, capitale almoravide. Cependant, leurs faiblesses en combat de plaine les poussèrent à se retrancher en toute hâte (El Béchir mourut). Quelques mois plus tard, en septembre 1130, Ibn Toumert mourut.

Mihrab de la mosquée de Tinmel, fief originel de la doctrine almohade
Abd El Moumen succéda d'abord secrètement au fondateur de la secte et privilégia une politique d'alliance avec les tribus de l'Atlas. Pour ce faire, il joua non seulement de ses origines Zénètes mais aussi de ce qui restait de cercles d'initiés qu'avait fondé son prédécesseur. Dès 1140, une intense campagne permet aux Almohades de s'attirer les faveurs des oasis du sud. Taza puis Tétouan sont les premières grandes cités à tomber. À la faveur du décès d’Ali Ben Youssef en 1143, il s'empare de Melilla et d'Al-Hoceima, faisant ainsi du nord du Maroc sa véritable base logistique. La mort du redoutable Reverter en 1145 suivie la même année de celle de Tachfin Ben Ali permet aux Almohades les prises respectives d’Oran, de Tlemcen, d'Oujda et de Guercif. S'ensuit ensuite le long et éprouvant siège de Fès qui durera la bagatelle de neuf mois durant lesquels Abd El Moumen se charge personnellement de prendre Meknès, Salé et Sebta. La conquête du Maroc s'achèvera finalement en mars 1147 par la prise de Marrakech, capitale du désormais déchu empire almoravide et dont le dernier roi Ishaq Ben Ali sera ce jour-là impitoyablement tué. Pour fêter cette victoire, Abd El Moumen fit bâtir la très célèbre Koutoubia sur les ruines de l'ancien Dar El Hajar.
De manière assez inédite, les premiers efforts militaires d'Abd El Moumen désormais "intronisé" se tournent vers l'est du Maghreb, sous la menace des Normands de Sicile menés par Roger II (qui ont pris le contrôle de Djerba et Mahdia et menacent la prospère Bejaïa) et des cohortes bédouines envoyées depuis Le Caire par les souverains Fatimides, furieux de voir Zirides et Hammadides échapper à leur contrôle. Les opérations lancées s'avèrent largement fructueuses puisque les bédouins sont complètement écrasés à Béjaïa puis Sétif en 1152. En 1159, une puissante armée terrestre est levée depuis Salé, secondée par une flotte de soixante-dix navires, obligeant les Normands à se retrancher sur Sfax et Tripoli. Ainsi l'empire Almohade s'étendait-il à la fin des années 1150 de l'Océan Atlantique jusqu'aux portes de la Libye. En Andalousie la fin de la période almoravide a permis la résurgence des reinos de taifas et un regain de vigueur des Chrétiens. En 1144 ils prennent même le contrôle de Cordoue. À l'ouest, Lisbonne et Santarem sont prises également. Almeria est également prise par les Aragonais pour une décennie entière. Dos au mur, les taifas se voient obligés de faire de nouvel appel aux maîtres du Maghreb. Ainsi, avant même la prise de Marrakech par les Almohades, Jerez et Cadix s'offrent à ces derniers. Dans le sillage de la prise de Marrakech, des corps expéditionnaires permettent la conquête de tout le sud de la péninsule (Grenade, Séville, Cordoue ...) puis de Badajoz. En 1157, Almeria est reprise. Abd El Moumen décèdera finalement en 1163 à Salé. Son fils Abu Yaqub Yusuf lui succède, d'abord reconnu à Séville puis à Marrakech. Il s'efforcera jusqu'à son décès en 1184 de régner en véritable "despote éclairé", soucieux de desserrer l'étau d'orthodoxie religieuse pesant sur le Maghreb. Sous son impulsion fleurissent des arts autrement plus épanouis que sous la dynastie précédente. L’architecture en particulier atteint un véritable âge d’or, se traduisant par la construction de la Giralda à Séville, fraichement honorée du statut de capitale andalouse, ainsi que de la Tour Hassan à Rabat (dont le minaret ne fut jamais achevé) et de la Koutoubia à Marrakech, toutes trois bâties sur un modèle sensiblement équivalent. Dans d’autres registres, le palais de l’Alhambra est érigé sur les hauteurs de Grenade et les Jardins de l'Agdal sont plantés à Marrakech (cf. l'article Art almoravide et almohade). C’est également sous les Almohades que vécut le brillant philosophe Averroès (de son vrai nom Ibn Rûshd ابن رشد) ainsi que Maïmonide qui ira néanmoins s’exiler au Caire afin de pouvoir pratiquer librement sa religion (il était de confession hébraïque). À la mort d’Abu Yaqub Yusuf, les Almoravides demeurés maîtres des Baléares s’en vont porter le glaive là où jadis sévissaient les Normands. Ils arrachent Alger, Miliana, Gafsa et Tripoli aux Almohades et subventionnent des tribus bédouines d’Ifriqiya qui s’en iront mener des razzias dans tout le Maghreb médian et descendront même jusque dans les oasis du Drâa. Matées par les vigilantes milices d’un certain gouverneur Abu Yusf, ces tribus bédouines seront par la suite sédentarisées dans l’ouest marocain, dans l’ancien pays bergouata où elles contribueront à l’effort d’arabisation des plaines du Gharb et de la Chaouia. Après la victoire d’Alarcos durant laquelle Alphonse VIII est battu par le souverain Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, les derniers fauteurs de troubles Almoravides sont écrasés dans le sud tunisien. C’est l’âge d’or almohade.

Bataille de Las Navas de Tolosa
Muhammad an-Nasir succède à son père en 1199. Le 16 juillet 1212, son armée de 200 000 hommes est mise en déroute par une coalition de près de 220 000 chrétiens venus de France, d’Aragon et de Catalogne, de León et de Castille. C’est la Bataille de Las Navas de Tolosa que l’histoire retiendra comme l’évènement charnière de la Reconquista. L’autorité des Almohades sur leur empire sera durablement affaiblie par cette débâcle, au point que le Muhammad an-Nasir renoncera à son trône l’année suivante, le cédant à son fils. À 16 ans, Yusuf al-Mustansir accède donc au trône. Dépourvu d’autorité, il voit rapidement le Maghreb médian lui échapper. Il en va de même en Andalousie où le gouverneur almohade de Murcie réclame une régence et franchit le détroit pour le faire savoir. À Séville, Al-Mamoun fait sensiblement de même. Les taifas renaissent de leurs cendres et imposent le malékisme. À Marrakech même les cheikhs souhaitent procéder à l’élection d’un nouveau calife, ne laissant d’autre alternative au jeune souverain que la fuite pour un temps. Son fils, Abd al-Wahid al-Makhlu lui succède en 1223. Il mourra étranglé l’année même. Les cheikhs de Marrakech procèderont alors à l’élection d’ Abu Muhammad al-Adil. Les Hafsides, du nom d’Abû Muhammad ben ach-Chaykh Abî Hafs, autrefois vizir de Muhammad an-Nasir déclarent leur indépendance en 1226, sous l’impulsion de Abû Zakariyâ Yahyâ. La mort d’Abu Muhammad al-Adil marquera le début de l’ingérence du Royaume de Castille dans les affaires marocaines. Ferdinand III de Castille soutiendra Abu al-Ala Idris al-Mamun tandis que les cheikhs soutiendront le fils de Muhammad an-Nasir, Yahya al-Mutasim. C’est le premier qui prit pour un temps l’ascendant, parvenant à prendre Marrakech et à massacrer les cheikhs. Il renia la doctrine religieuse almohade au profit du malékisme et consentit en paiement de sa dette à construire l’église Notre-Dame de Marrakech en 1230. L’édifice fut détruit deux ans plus tard. En 1233, son fils Abd al-Wahid ar-Rachid reprit Marrakech et chassa de Fès les Bani Mari futurs Mérinides (ces derniers faisaient payer à la ville et à sa voisine Taza un tribut depuis 1216), permettant de réunifier le Maroc. En Andalousie, Cordoue tombe aux mains de Ferdinand III de Castille dès 1236. Valence lui emboitera le pas deux ans plus tard, puis ce sera au tour de Séville en 1248. Entre temps, Abu al-Hasan as-Said al-Mutadid parviendra à rétablir un semblant d’unité sur le Maroc mais accumulera les échecs face aux Mérinides dont l’avancée est irrésistible sur le Maroc septentrional. Pour une trentaine d’année, les Almohades survivront, recroquevillés sur la plaine du Haouz et payant un tribut à leurs voisins septentrionaux. En 1269, Marrakech tombe. En 1276, c’est au tour de Tinmel. Un siècle et demi plus tard, la boucle almohade est bouclée.